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Vers un New Deal robotique ?

Un récent rapport de l’University d’Oxford conclue que 47 % des emplois américains disparaîtront dans les 20 prochaines années à cause de la robotisation. Cette sombre prédiction est confortée par les 44 % des sociétés américaines qui ont réduits leurs effectifs depuis 2008 en automatisant leurs méthodes. Ce scénario catastrophe impacte considérablement le moral des employés dont 35% aux Etats-Unis pensent qu’ils seront rapidement remplacés par des machines d’après un sondage de la Kaiser Family Fondation.

Sans prendre la mesure de ses inquiétudes et en se contentant d’affirmations sur un « progrès générateur d’emplois » pour le mener à marché forcée, les institutions et les industriels auront à faire face à une hostilité grandissante aux robots. Loin de la négliger, il faut au contraire anticiper ces frustrations essentiellement dues à une lecture trop partielle des données. Si la robotisation supprime des emplois sur certains sites, c’est pour en reconstruire beaucoup plus ailleurs.

Le développement de l’automobile est un bon référent d’analyse. Elle a remplacé l’hippomobile qui, au XIXème siècle, employait 750 000 personnes : maréchal-ferrants, palefreniers, cochers, … Après le dernier décret interdisant les voitures à cheval en circulation en ville en 1950, ils n’en reste qu’une poignée dans des haras quand on compte plusieurs millions d’emplois nouveaux générés par l’automobile. Il n’y a pas de concepteur-designers ou de régleur de moteur sur un cheval..

La Robolution crée de l’emploi !

A une condition toutefois : allouer des moyens considérables à la transformation sociétale qu’elle induit et notamment à l’éducation aux métiers du futur.
Dans cette guerre ravageuse contre le chômage, il faut créer les conditions d’un New Deal Robotique en étant beaucoup plus volontaire dans les plans de formation et le soutien à la robotisation des unités de production, véritable reconstruction et réinvention industrielle.
Les pertes d’emplois inéluctables se transformeront ainsi en opportunités de reconversion.

Bruno Bonnell

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