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La tentation du clone

Deux annonces concomitantes révèlent une course inattendue de substituts aux humains, celle des humanoïdes contre les clones. Après cinq années d’études et plus de 40 millions de dollars d’investissement, l’armée américaine abandonne le projet AlphaDog de Boston Dynamics, filiale de Google. Trop bruyante et trop complexe à réparer, la mule mécatronique est renvoyée aux oubliettes pour manque de performances. On peut anticiper qu’il en sera de même pour tous les projets d’humanoïdes militaires en cours.

Pendant ce temps, à l’autre bout du monde, le PDG de la société chinoise Boyalife, Xu Xiaochun, qui prévoit de cloner des millions de vaches et quelques mammouths laineux, affirme que sa technologie sera prête pour le clonage humain d’ici 2020.

Quelle sera l’issue de cette course bio-technologique ? D’un côté, la mise au point d’un robot zoomorphe, voire humanoïde, réellement efficace semble difficile dans un délai court. D’un autre, le tabou éthique qui empêchait l’annonce de répliquants humains semble brisé et au vu des succès de clonage sur les mammifères, l’annonce chinoise semble terriblement crédible.

À quelles fins seront réellement utilisées ces alternatives à l’homme ? Tant que l’on reste dans le domaine de la machine, même intelligente, on peut espérer qu’elle assiste docilement ses maîtres. Si on franchit toutefois la ligne jaune du clone esclave, où est la la limite à l’exploitation ?

À défaut de réponse, la saga Star Wars est une intéressante anticipation de l’évolution de la robotique au service des hommes.
Dans les premiers épisodes, les clones d’un soldat et les droïdes s’affrontent dans des guerres dénuées d’émotions, dont l’humain est finalement la victime. Les suivants remettent l’humanité au cœur des enjeux et  starifient deux robots, C-3P0, l’humanoïde affable et volubile et R2-D2, la boîte de conserve à roulette et couteau suisse de l’espace. Ceux-ci restent dans leur rôle d’outil intelligent et d’assistant pour la bonne cause.

Enfin, dans le dernier opus qui a lieu une trentaine d’années après le précédent, le nouveau robot BB8 gagne en subtilité, rondeur et émotion mais reste à bonne distance de toute ressemblance à l’homme.

Et si nous gagnions quelques décennies en ne passant pas par la case dangereuse du clone ?

Bruno Bonnell.

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