image1

La peur de notre ombre artificielle

Quand trois génies modernes, Elon Musk, Steven Hawking et Steve Wozniak, s’inquiètent des dangers d’une intelligence artificielle risquant d’asservir le monde par son efficacité redoutable, faut-il les écouter ? Ils soulignent le besoin de définir des règles de contrôle avant que la puissance de ces systèmes ne deviennent incompréhensible pour les humains. Mais ne doit-on pas au contraire accélérer la recherche dans ce domaine et lui donner encore plus de liberté ?

Le test de Turing, qui visait à simuler parfaitement une discussion humaine, est aujourd’hui obsolète et réducteur. Des scientifiques explorent les réseaux neuronaux, au-delà de la simple conversation, pour rendre les machines créatives : le logiciel Scheherazade de Mark Riedl écrit des histoires policières, Emily Howell de David Copé compose de la musique, Shinon de Gary Hoffman improvise sur du jazz et Watson d’IBM invente des recettes de cuisine… Tous ces travaux anticipent que la créativité ne sera plus un domaine réservé à l’humain, et ouvrent la voie à une forme de conscience différente et complémentaire de notre monde.

Parallèlement, le chercheur néo-zélandais James Flynn constate un accroissement des résultats aux tests de QI depuis 100 ans. Le psychologue américain Ulric Nesser pousse cette démonstration en déclarant qu’une personne qui aurait eu 100 de QI en 1932 serait considéré comme débile léger en l’an 2000.

Selon Philippe Dumas, de l’université du Sud, à Toulon, cette évolution s’explique par l’exposition intensive des plus jeunes aux objets techniques – l’intelligence humaine progresse au contact de la technologie. Et les plus audacieux projettent un monde où les machines intelligentes aideront, grâce à la bio-ingénierie, à améliorer les capacités intellectuelles de l’être humain en modifiant son génome.

L’homme augmenté saura alors gérer ces robots et machines intelligentes. Cela heurte notre éthique et notre sensibilité actuelle, mais est-ce qu’un savant du XVIIIème siècle aurait su piloter une fusée ou utiliser un ordinateur ?


Bruno Bonnell.

ET AUSSI : Différence artificielle

3 réflexions sur “ La peur de notre ombre artificielle ”

  1. Pour moi le problème ce sera pas les machines mais ce sont les hommes… Il faut qu’il y ait un curseur (ethique- morale..) à poser avant qu’il soit trop tard.

    merci

  2. Bonjour,

    Cet article me semble sur certains aspects un peu réducteur… Je m’en explique ci-après : je pense que l’homme n’est pas intrinsèquement plus intelligent aujourd’hui qu’il ne l’était quelques siècles auparavant. Certes, le progrès technique a eu et continuera d’avoir un impact positif certain sur l’intelligence humaine, mais paradoxalement, il le rend moins enclin à l’effort intellectuel et à la créativité… Pour ne citer qu’un seul exemple, un génie comme Léonard de Vinci avait des idées très novatrices pour son époque, et nul ne remettra en cause son esprit inventif et son intelligence hors norme dans des domaines très variés. Qui peut en dire autant aujourd’hui ? Quant à l’effet Flynn sur les résultats aux tests de QI, celui-ci semble de plus en plus contesté dans la littérature. Reste encore à définir précisément ce que l’on appelle intelligence, qu’elle soit humaine ou artificielle…

  3. Il ne faut pas freiner le progrès. Nous l’avons besoin pour avancer, pour améliorer notre qualité de vie. Mais nous devons faire tout ce qu’il faut pour empêcher l’humanité de devenir la société des machines. Seront nous tous heureux de manger les aliments produites par les robots, écouter la musique sans âme composé par la machine ou peut-être même imprimer nos enfants sur une imprimante 3D….
    Il ne me surprend pas que notre QI accroit. Grace aux inventions de derniers 150 ans, nous avons plus de temps pour approfondir no connaissances, grâce à l’internet nous avons accès à une mine inépuisable des informations. Les enfants sont capables de trouver la réponse à la question qu’ils se posent en quelques minutes avec leurs tablettes…
    Nous devons travailler ensemble pour apprivoiser les machines (robots) qui nous sont utiles, grâce à quelles notre vie sera plus longue et de meilleure qualité.
    Le défi de 21ieme siècle sera d’apprendre à vivre et se servir de la nouvelle technologie.

Les commentaires sont fermés.