image

La robotique enfin libérée de Carel Kapek !

L’écrivain tchèque Carel Kapek se doutait-il en écrivant Rossum’s Universal Robots des impacts de sa pièce de théâtre sur l’inconscient collectif ? Les « robots », mot qu’il crée avec son frère en 1920, y sont décrits comme des humains décérébrés destinés à remplacer les ouvriers. Cela déclenchera LE débat récurrent du conflit entre robotique et emploi. Au-delà, cette vision du futur convaincra de nombreux scientifiques de considérer l’humanoïde comme solution technologique ultime et entraînera des investissements colossaux dans ce graal de la robotique… Clément Ader, l’inventeur du mot  » avion », chercha lui aussi vainement à faire voler son Eole en lui faisant battre ses ailes de bois. Il est toujours resté cloué au sol tandis que l’aviation se développait sans imiter les oiseaux ou les chauve-souris.

A l’aube du centenaire de cette pièce fondatrice, de nouveaux robots, commencent enfin à tuer le mythe anthropomorphique du robot comme l’américain Baxter de Rethink Robotics, le suisse Frida d’ABB, les japonais Nextage de Kawada Industries ou A.D.A, pour Autonomous Dual-Arm, de Seiko Epson. Tous ces robots ont en commun de disposer de deux bras symétriques, d’une vision sophistiquée et sont capables d’exécuter une multitude de tâches humaines mais… n’ont rien d’humanoïdes

« Ils ne sont pas conçus pour ressembler à l’homme mais pour avoir une géométrie humaine »

Comme l’explique le professeur Inoue. « Adaptables et collaboratifs, ils ne sont plus perçus comme des concurrents potentiels mais acceptés comme des collègues de travail ». Ce professeur, responsable de la robotique chez Kawada, a initié un atelier pilote au sein de l’entreprise Glory au Japon qui fabriquent des monnayeurs. Plusieurs dizaines de robots Nextage y travaillent en association avec du personnel humain. Les hommes et les robots sont interchangeables aux postes de travail en fonction des compétences des équipes en rotation. Ceux-ci les dénomment d’ailleurs les « cobots » pour souligner, par ce néologisme, la complémentarité homme-robot.

Carel Kapek avec ses robots zombies a anticipé la révolution robotique mais sous estimé la capacité de la société à s’adapter à la technologie. Cette nouvelle génération de robots/cobots est le premier pas vers un nouveau rapport homme-machine.

Et aussi : Corobo ergo sum !