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Bienvenue à la robomanité !

IBM a récemment annoncé le développement d’un ordinateur synaptique, le NS16e, qui rassemble 16 millions de neurones connectés par 256 millions de synapses et ne consomme que 2,5 watts. Qualcomm travaille sur un projet similaire,  Zeroth, et Microsoft explore comment des prototypes pourraient rivaliser avec le cerveau humain.

La convergence de trois facteurs :

  • l’incroyable accélération des puissances de calculs,
  • la génération de gigantesques flux de données,
  • la sophistication des nouveaux algorithmes.

Ces éléments ouvrent la porte à la résolution de problèmes excessivement complexes. A ce titre, les recherches et études dans ces domaines doivent être soutenues.

Dans le même temps, ils entrouvrent une boîte de Pandore qui inquiète experts et ethnologues. Samuel Arbesman, dans son ouvrage « Overcomplicated: Technology at the Limits of Comprehension », prédit que l’amplification des capacités des systèmes autoapprenants va prochainement atteindre des niveaux de complexité qui ne seront plus compréhensibles par l’homme. Il affirme que le temps du contrôle des machines savantes est bientôt révolu et qu’il faudra analyser leurs comportements comme on observe les phénomènes naturels, sans chercher à en maîtriser tous les paramètres.

En prenant la météo comme exemple de système chaotique non linéaire, il propose d’envisager les bugs informatiques comme des orages de programmation qui sont prédictibles mais pas forcément maîtrisables et qu’il faut intégrer comme tels. Il plaide ainsi pour une nouvelle approche : accepter une écologie de la machine indépendante du raisonnement de l’être humain.

L’israélien Yuval Noah Harari de son côté, dans son nouvel ouvrage
« Homo Deus, a brief history of tomorrow« , craint l’obsolescence programmée de l’Homo Sapiens dont « l’algorithme » a dominé la planète depuis près de 100 000 ans et son proche remplacement par des programmes d’intelligence artificielle plus efficaces que son vieux modèle biochimique.

La conférence d’Asilomar en 1975 avait réuni 140 scientifiques pour poser les bases de la recherche sur les manipulations génétiques. Les activistes écologistes œuvrent depuis les années 60 pour une régulation des émissions énergétiques.

Au delà des Cassandre alarmistes ou des défenseurs du droit des machines, ne serait-il pas temps d’élargir le débat hors du champ des experts pour commencer une réflexion politique internationale sur les conséquences des intelligences artificielles sur l’Humanité ?

Bruno Bonnell.

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